5 septembre 2025
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L’art de la gratitude

© ENVATO
Après cinq jours sans mon téléphone, ce qui m'aurait autrefois plongé dans le stress, je ressors de cette expérience avec une grande reconnaissance.
Ce n’était pourtant pas gagné quand mon mobile m’a lâché un dimanche matin, juste avant de prendre l’avion pour mon petit paradis sur la côte gaditane. Comment allais-je m’en sortir sans appareil ? J’y suis évidemment arrivé, même si j’ai dû attendre encore quatre jours avant que le réparateur du village ne remette ma machine en état. Ce qui est intéressant, c’est que j’avais justement prévu à mon retour en Espagne une semaine de détox avec ma charmante voisine, médecin naturopathe. Une cure à base de jus de gingembre et curcuma pour me libérer de certaines addictions. En m’éloignant de mon portable, l’Univers m’aurait-il envoyé un message ? Cinq jours off à savourer de longues balades avec mon chien, en me reconnectant pleinement à cette nature incroyable qui m’entoure. Il y a toujours une leçon à tirer de ce que la vie nous envoie. Dans notre société ultra-consumériste, nous sommes sans le savoir éduqués au manque, nourrissant une insatisfaction permanente. J’étais de ceux qui ne voyaient que le verre à moitié vide, enfermé dans mes difficultés. C’était ma zone de confort, même si elle était inconfortable. Puis j’ai découvert l’art de la gratitude. Plutôt que de ressasser ce qui me manquait, j’ai appris à remercier pour ce que j’avais déjà, à commencer par le simple fait de respirer. J’ai réappris à voir la beauté de la vie, accablé auparavant par mes petits malheurs et ce monde anxiogène. Me réjouir d’un sourire, remercier sincèrement une attention, admirer un oiseau en plein vol, ressentir le soleil sur mon visage. Car ce sur quoi nous portons notre attention prend vie, tandis que nos peurs, souvent nées d’anticipations infondées, finissent par s’effacer.
Bien sûr, il ne s’agit pas d’ignorer les vrais obstacles ni d’être aveugle aux épreuves du monde. Mais choisir de se focaliser sur le bien-être peut réellement tout changer. Cet exercice, pas toujours simple, se pratique par exemple avec un journal de gratitude, où l’on note chaque soir les petits bonheurs du jour. Peu à peu, le positif s’installe et transforme notre regard sur la vie. Souriez à la vie, et elle vous sourira en retour. J’en veux pour preuve l’histoire de Gilles Van der Spek, dont j’ai récemment rencontré les parents lors d’une remise de prix portant son nom. Ce jeune homme, disparu en septembre dernier à 36 ans, a inventé un magnifique néologisme le jour où il a appris que son mal était incurable : le profitivisme. Il a décidé de profiter pleinement du temps qu’il lui restait, de croquer la vie malgré tout, prouvant que, même face aux pires épreuves, la beauté existe si on choisit de la voir. Passionné de cyclisme, il a roulé jusqu’au bout du monde et jusqu’à son dernier souffle. Son exemple est une source d’élan inspirant.
Rejoindre l’équipe de Zenior est aussi une immense source de gratification pour moi. Parce qu’il porte un regard 100 % lumineux sur le monde, ce qui est si rare aujourd’hui. Et parce qu’il me permet de partager avec vous les trésors que je découvre chaque jour sur mon chemin personnel. Merci !
Thomas VAN HAMME
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