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5 septembre 2025

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Dire OUI à la vie !

© SHUTTERSTOCK

Et si nous arrêtions de lutter contre l’existence pour l’embrasser pleinement ? Lâcher la peur qu’elle nous inspire pour apprendre à danser avec elle. Comme un poisson se laissant porter par le courant.

Il y a, non loin de chez moi, dans cette Andalousie qui m’est chère, un petit village desservi  par un vieil aqueduc laissé là par les Romains. Son eau se déverse en haut d’une colline et serpente jusqu’au pueblo, irriguant au passage une nature exubérante et colorée. J’y suis allé dès l’arrivée des premiers rayons du printemps pour y promener mon chien au milieu des fleurs. Des enfants s’amusaient à construire un barrage dans le lit du torrent dont le grondement couvrait les cris des oiseaux. Mais malgré leurs efforts, l’eau était toujours plus forte, emportant avec elle tout ce qui tentait de la freiner. Au grand désespoir des gamins qui ne se décourageaient pas pour autant.

Cette eau m’a fait penser à l’existence. Avant, j’étais comme ces enfants, persuadé de pouvoir la contrôler. Pourtant, un jour, elle m’a brutalement rappelé que je ne fixais pas les règles. Pour que j’apprenne. Que je comprenne que toute chose qui survenait sur mon chemin était là pour que j’évolue, que je grandisse. Que la peur de ce qui pourrait arriver n’était qu’une façon de tenter de contrôler l’incontrôlable. Substituer l’amour à cette peur est la seule voie possible. Ne plus se considérer comme une victime ni rester bloqué dans le passé. Commencer à faire confiance. À aller de l’avant. À dire oui à la réalité du moment.

J’ai remonté le long de la petite cascade qui dansait sur les pierres et j’ai pensé à ces saumons qui, une fois arrivés à maturité, quittent la mer pour retourner là où ils sont nés. Ils se battent face au courant sur des centaines de kilomètres de rivières afin de se reproduire, puis ils meurent d’épuisement. Alors qu’il suffirait un jour de décider de lâcher prise. Ce qui ne signifie pas ne plus agir, bien au contraire. Mais jouer de ce courant vital qui nous balade d’une expérience à une autre, et en tirer parti en dansant littéralement avec ce mouvement. Les Anglo-Saxons l’expriment très bien : « go with the flow ». Mais pour cela, il faut lâcher le mental, celui qui veut tout contrôler, et tendre l’oreille à ce que notre cœur nous souffle. Et vous verrez que si vous arrivez à l’écouter, vous vous étonnerez des nombreux « hasards » que le destin mettra sur votre route pour aider les souhaits de votre âme à se réaliser. Quand tout devient fluide, alors vous aurez gagné.

Et les malheurs que le chemin de l’existence charrie aussi ? Ils seront toujours là. Ne pas les accepter, c’est s’empêcher d’avancer. Car tout est expérience et apprentissage. Le meilleur comme le pire.

Le vent a emporté une fleur de clématite et l’a déposée sur le ruisseau. Voilà qu’elle se met à tourner, tourbillonner, emportée par des flots parfois capricieux et juste après tellement sages. Et malgré les éclaboussures, elle reste à la surface. Découvrant un monde qu’elle ne pouvait imaginer en restant accrochée à son buisson, désormais bien plus haut sur la colline. Elle a pris le risque de quitter le nid. Le risque de se faire mal. De mourir sans doute, mais en ayant tellement vécu. Soyez un jour cette fleur qui brille au soleil, c’est tout ce que je vous souhaite !

Thomas VAN HAMME

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