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18 décembre 2024

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Bon anniversaire RTL !

© RTL

Ce mois-ci, RTL célèbre les 70 ans de son emblématique « T » pour Télévision. Voilà l'occasion parfaite de replonger dans sept décennies d'histoires marquantes et de raviver les souvenirs que vous avez sans doute conservés précieusement.

Si aujourd'hui vous appréciez les visages de Sandrine Corman, Emilie Dupuis et Caroline Fontenoy sur RTL-TVI, c'est grâce aux pionniers qui ont fondé cette petite chaîne luxembourgeoise il y a septante ans. À l'origine, deux jeunes visionnaires, Robert Diligent et Jacques Navadic, avaient pour ambition de créer une chaîne capable de rivaliser avec le succès de Radio Luxembourg, en diffusant des programmes depuis le Grand-Duché. Le 6 mars 1954, le conseil d'administration de la radio alloue un budget de 990 000 euros pour construire un émetteur à Dudelange et un studio de télévision.

Le 23 janvier 1955, pour son 59e anniversaire, la grande-duchesse Charlotte, accompagnée de son époux, le prince Félix de Bourbon-Parme, inaugure Télé-Luxembourg, marquant le début de la télévision dans ce petit pays. La chaîne débute modestement, avec une diffusion locale en Lorraine, sans franchir la barrière de Champlon en Belgique. La première émission, avec Line Renaud comme invitée, offre aux téléspectateurs un aperçu des coulisses. À l'époque, les émissions sont produites à Dudelange, en l'absence de studios à la Villa Louvigny.


Malgré des débuts difficiles, la chaîne connaît un essor notable dans les années 1970 grâce au câble en Belgique et au passage à la couleur en 1972, ce qui lui permet de s'étendre progressivement de Namur à Liège, jusqu'à couvrir toute la Belgique. Une anecdote de Jacques Navadic illustre bien les débuts modestes : « Après les premiers mots de notre speakerine Mireille, je lui demande où est la maquilleuse. Elle répond rapidement : "Une maquilleuse ? Non, vous vous maquillez vous-même dans les toilettes du rez-de-chaussée. Il y a de la poudre et du maquillage." » Un autre souvenir cocasse, lié au côté « familial » de la chaîne, date du 29 février 1956, quand la speakerine, évoquant les années bissextiles, annonce que la prochaine aurait lieu en l'an 2000. Jacques Navadic et Robert Diligent se font passer pour un professeur et un cultivateur et l'appellent pour la critiquer. « Elle nous présente ses excuses », raconte Navadic. « Plus tard, je lui dis : "Il paraît que tu as reçu des appels de protestation." Elle répond : "Oui, deux abrutis, deux sournois un tantinet vicieux." Notre réaction à sa remarque reste mémorable. » 


« Dallas », en primeur sur RTL en Europe

Le manque de moyens pousse Télé Luxembourg à faire preuve d'une créativité remarquable. Malgré des ressources limitées, la chaîne innove de manière surprenante. Elle lance un journal télévisé avec une section régionale intitulée "De nos clochers", dont le générique est constitué de cartes postales envoyées par le public, une sorte de précurseur de Facebook. En 1978, la chaîne va encore plus loin en créant le "Train des Jouets", qui traverse les trois pays où elle est diffusée. Parallèlement, elle lance RTL Productions sous la direction de René Steichen, surnommé le "roi de la vidéo". L'objectif est de produire des publicités, des documentaires, des jingles, ainsi que des clips pour des artistes comme Claude François pour son titre "Alexandrie, Alexandra", mais aussi pour Annie Cordy, Mort Shuman, Michel Polnareff et Sylvie Vartan. Tous viennent à Luxembourg, attirés par les équipements de prise de vue et d'enregistrement vidéo les plus avancés de l'époque, permettant de créer des contenus de haute qualité.

Contrairement aux chaînes publiques, Télé Luxembourg mise sur une approche innovante en matière de programmation, privilégiant les films et surtout les séries télévisées. Pionnière en Europe, elle devient la première à diffuser des séries américaines, établissant ainsi un nouveau modèle de fidélisation des téléspectateurs. L'acquisition de "Dallas" en est un exemple marquant : une décision visionnaire de Jacques Navadic, qui saisit immédiatement le potentiel des fictions pour fidéliser le public à 20 heures.


Un jeu révolutionne la chaîne

Jacques Navadic joue également un rôle clé dans la création des premières émissions destinées aux enfants, comme « L’Ecole Buissonnière » et « Citron Grenadine ». En ce qui concerne la musique, la chaîne lance un hit-parade intitulé « Super Juke Box », animé par André Torrent et René Steichen. Torrent devient rapidement un visage emblématique de la station, notamment grâce à des émissions similaires telles que « Torrentiellement Vôtre » et « Martini World », où il reçoit des artistes autour d'un piano tout en leur offrant un Martini. Pour accentuer l'attrait de la boisson, l'équipe technique veille à ce qu'elle soit mise en valeur par un éclairage soigneusement positionné, encourageant ainsi les téléspectateurs à l'acheter. Ce type de publicité ne serait plus toléré en 2025. Fait amusant : bien qu'il promeuve le Martini, André Torrent n'a jamais consommé d'alcool.

Le 5 septembre 1977 marque l'arrivée d’un jeu de fidélisation qui bouleverse les programmes de RTL : « Le Coffre-fort ». Ce concept novateur, inspiré de la « Valise RTL » en radio, repose sur une mécanique simple : un numéro de téléphone est sélectionné au hasard dans l'annuaire, et le participant doit simplement identifier la somme affichée à l'écran pour la gagner. Michèle Etzel assure seule l'animation de ce jeu tout au long de la première saison.


RTL-Télévision, la télévision des stars

En 1972, Télé-Luxembourg devient RTL Télé-Luxembourg. Dix ans plus tard, la chaîne change à nouveau de nom pour devenir RTL-Télévision, marquant ainsi la montée en puissance de la marque RTL. C'est à cette époque que la chaîne connaît une véritable success story en Lorraine et en Belgique, avec des émissions innovantes telles que « Mégaventure », « Sur le Pouce », « Bleu Nuit » et « Fréquence JLB ». Des jingles sont régulièrement diffusés à l'antenne, permettant aux nouveaux abonnés du câble en Belgique de se familiariser avec cette chaîne désormais bien reconnaissable sous le nom de RTL, affiché plusieurs fois par jour à l'écran. Les animateurs de la chaîne gagnent en popularité et deviennent de véritables stars. Si l'on mentionne des noms comme Marylène, Anouchka ou Jean-Luc Bertrand, ils résonnent sûrement encore dans vos souvenirs. Georges Lang, expert en rock, lance l'émission « Hou La La », où les participants, souvent déguisés, se produisent en play-back. Ce concept, repris des décennies plus tard par d’autres chaînes, dont dernièrement RTL-TVI avec « Starmaker », démontre l'impact durable de ces idées avant-gardistes. Finalement, c'est le manque de moyens qui stimule cette créativité exceptionnelle, donnant naissance à des concepts marquants.

Le 10 septembre 1984, sous la direction de Jean Stock, la décision est prise de scinder la programmation entre 17h et 20h, avec deux équipes distinctes opérant depuis les studios de la Villa Louvigny : Marylène et Jean-Luc Bertrand pour le public français, et Anouchka et Claude pour le public belge. Le Journal Télévisé (JTL), lancé en 1983 avec une édition dédiée à la Belgique à 19h et une version française à 19h30, montre rapidement son efficacité. En l'espace de quelques mois, les résultats sont remarquables. Le journal présenté par Jean-Charles De Dekeyser permet à la tranche horaire de 19h d'enregistrer une augmentation de 66 % de son audience par rapport à l'année précédente. Satisfaite de ce succès, la direction ne manque pas de s'exclamer : « Ça marche ! ».


Les balbutiements de RTL-TVI

Le 12 septembre 1987 marque un tournant pour RTL-Télévision, qui cède sa place en Belgique à une nouvelle identité visuelle, symbolisée par une mystérieuse montgolfière rouge, et un nouveau nom : RTL-TVI. La chaîne s'installe alors à Bruxelles, dans la renommée Villa Roosevelt, située sur l'avenue Franklin Roosevelt. Cette période voit également l'arrivée de nouvelles personnalités à l'écran, parmi lesquelles Alain Simons, Marie-Christine Maillard et la Française Myriam Lafare, qui se souvient avec humour de l'une de ses premières apparitions dans le jeu de fidélisation "Stop ou Star". « Je dois appeler en direct un téléspectateur de Binche, mais ne connaissant pas la ville, je prononce son nom comme celui de la pomme de terre "bintje". Ce lapsus déclenche alors un fou rire général dans le studio, créant un moment mémorable à l'antenne ».

Dans la nouvelle grille de 1987, Anouchka se voit confier l'émission pour enfants « Chocolat Show ». Philippe Soreil et Claude Rappé quittent temporairement l'antenne pour travailler en coulisses, mais ils reviennent quelques mois plus tard, l'un pour animer le talk-show « Entrée Libre » et l'autre pour « Entracte », une émission diffusée en seconde partie de soirée. Pendant ce temps, Brigitte Mahaux quitte RTL pour rejoindre la RTBF. Frédérique Ries intègre la rédaction, où elle commence par présenter les flashs d'information, puis le journal de 13h aux côtés de Jean-Paul Andret, avant de terminer sa carrière télévisuelle avec le journal de 19h. Quant aux nouvelles speakerines, Sabine Mathus, Varvara Dewez ou encore Nathalie Winden, elles parviennent à faire oublier les anciennes figures luxembourgeoises. Les années 90 et 2000 voient l'émergence d'une nouvelle génération de talents qui sont encore aujourd'hui bien présents à l'écran, comme Sandrine Dans, Sandrine Corman, Luc Gilson, Sophie Pendeville, Sabrina Jacobs et Maria Del Rio.


Aujourd'hui, RTL-TVI, ainsi que ses chaînes sœurs RTL Club et RTL Plug, continuent de dominer le paysage télévisuel belge, alors que TVI se prépare à célébrer ses 40 ans en 2027. Ce succès n'est pas simplement le fruit du hasard, mais le résultat d'une évolution constante, d'une adaptation aux attentes du public et d'une capacité à innover tout en restant fidèle à ses racines.

Fabrice STAAL

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