
© Photo News
Jacqueline Galant annonce un « recentrage » des missions de notre chaîne publique. Traduction : 133 millions d’euros de moins, une matinale avec pub, et probablement moins de foot.
Il fut un temps où « recentrer » signifiait "clarifier les priorités". En 2025, c’est surtout un joli mot pour dire : « on serre la vis, et on garde le câble si on peut ». Vendredi, Jacqueline Galant, ministre des Médias, a dévoilé l’avenant au contrat de gestion de la RTBF. L’objectif est recentrer la chaîne sur ses « missions fondamentales ». Mais lesquelles, au juste, quand on lui coupe 133 millions sur quatre ans ? Lire « mission fondamentale » comme "rester vivant avec un budget d’étudiant Erasmus ».
Officiellement, il s’agit « d’assainir la situation budgétaire » de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La RTBF, elle, appelle ça « la douche écossaise sans serviette ». Exit l’indexation, adieu les 2 % supplémentaires, même TV5 Monde devra se débrouiller sans revalorisation. Pour compenser, une grande idée : remettre de la pub dans la matinale de La Première. Parce que rien ne dit « service public » comme une pub pour des probiotiques entre deux chroniques sur la guerre en Ukraine. Dans le package, une radio d’urgence devra voir le jour avant la fin de l’année. Peut-être une fréquence dédiée à l’annonce des prochaines coupes ? Ou un canal pour pleurer tous ensemble les droits de diffusion du prochain Euro de foot ? À ce sujet, la politique sportive sera « réévaluée ».
Le gouvernement veut aussi une réforme du service minimum. Parce qu’en cas de grève, ce serait dommage de ne pas pouvoir diffuser le Bulletin météo (à condition qu’il soit sponsorisé par un assureur météo, bien sûr). Jean-Paul Philippot, l’administrateur général de la RTBF, salue l’« énorme travail » des équipes. Comprenez : la quadrature du cercle version audiovisuelle. Avec un budget amputé, il faut rester pertinent, toucher tous les publics, et accessoirement, survivre.
Fabian FALQUE
▶︎


