
© Empics Entertainment/Photo News
Icône des années 80, elle a contribué à faire évoluer l’image de la femme à la télévision. En juin dernier, elle a brillé dans un tout autre rôle en présidant le jury du 64e Festival de Télévision de Monte-Carlo, où Zenior était présent.
Comment avez-vous vécu le succès de « Madame est servie » ?
À l’époque, je ne mesurais pas ce que nous étions en train de construire. Je pressentais seulement que c’était une expérience joyeuse, portée par une plume brillante, avec un Tony Danza formidable, tout comme le reste du casting. Mais je n’imaginais pas que la fiction deviendrait aussi emblématique. Depuis, de nombreuses jeunes femmes viennent me dire : « Ce rôle m’a inspirée. Il m’a montré que je pouvais avoir une place dans le monde professionnel, que je n’étais pas condamnée à rester à la maison ». Et des jeunes hommes me confient aussi : « Je ne savais pas qu’on pouvait inverser les rôles ». La production a ouvert beaucoup de portes et élargi la vision que certains avaient de la société, simplement parce qu’ils l’ont regardée.
Angela Bower était une femme indépendante et ambitieuse, un profil encore assez rare à la télé dans les années 80. Aviez-vous conscience, à ce moment, d’incarner un rôle en avance sur son temps ?
Non, mais je sentais que l’histoire était profondément ancrée dans son époque. Elle reflétait un idéal hérité des années 60, à un moment où les questions autour du féminisme, de l’autonomie et du pouvoir des femmes prenaient de l’ampleur. La vraie question était : comment trouver notre voix et la faire entendre ? Ce n’était pas une œuvre en avance sur son temps — c’était, selon moi, simplement le bon moment pour qu’elle existe. Mais j’ai pleinement compris son impact bien plus tard. Un jour, dans un salon d’aéroport, une femme installée à l’autre bout de la pièce m’a interpellée : « Je suis devenue directrice de mon entreprise grâce à "Madame est servie". J’ai regardé Angela Bower ». C’est là qu’on réalise la force d’une narration juste, la puissance d’un programme bien construit, mêlant humour, légèreté et influence. C’est ça, le pouvoir de la télévision.
Retrouvez l’intégralité de l’interview dans Zenior.
Julie VINCENT
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